usagers.taxis Administrateur - Site Admin

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Posté le: Jeu Juin 25, 2015 8:55 pm Sujet du message: UberPOP : pourquoi taxis, VTC et internautes doivent s'unir |
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Si l'on en croit les indiscrétions de Business Insider traditionnellement reprises dans la presse, Uber pourrait réaliser cette année un chiffre d'affaires d'environ 10 milliards de dollars. Sur ces 10 milliards, l'entreprise de VTC reverse 8 milliards de dollars à ses chauffeurs, qu'il s'agisse des traditionnels chauffeurs VTC professionnels de l'offre UberX, ou des chauffeurs occasionnels de l'offre UberPOP. Aucun d'entre eux n'est salarié, tout le modèle d'affaires de l'entreprise consistant à offrir une plateforme de mise en relation entre les clients et les chauffeurs, lesquels travaillent officiellement pour leur propre compte.
Le risque d'une baisse d'activité ou d'un changement de réglementation est donc assumé d'abord et avant tout par les chauffeurs, qui ne bénéficient pas d'une couverture chômage (sauf si UberPOP ne constitue pour eux qu'une activité secondaire), et ne toucheront aucune indemnité de départ. Si ce n'est quelques dizaines d'emplois par pays dans lesquels il s'implante, Uber reste fondamentalement une structure légère, qui prélève auprès des travailleurs un "impôt" de 20 % pour la mise en relation avec la clientèle.
Plus Uber gagne en notoriété et en nombre de chauffeurs, plus la plateforme donne l'impression au client final d'être incontournable, et donc plus la dîme devient elle-même obligatoire de fait pour les professionnels qui dépendent de ses services pour vivre. C'est une nouvelle féodalité créée par un libéralisme débridé par internet, qui a accentué les effets de la mondialisation sur l'autel d'une dérégulation. Sur Internet plus qu'ailleurs, sur les plateformes d'intermédiation plus encore, "The Winner Takes All".
Comme l'avaient analysé les économistes Robert Frank et Philip Cook il y a vingt ans, en observant la société américaine, "de plus en plus de gens se concurrencent pour des prix toujours moins nombreux et plus gros", entraînant une accentuation de la pauvreté et des inégalités. Pour toutes les qualités innombrables qu'on lui connaît, il faut savoir reconnaître qu'Internet a le défaut d'avoir accéléré et globalisé l'importation de cette politique libérale dont le jusqu'au-boutisme n'est pas indifférent à la panne de croissance. Combien d'entre vous (nous en sommes trop souvent) ont le réflexe de rechercher LA boutique en ligne qui proposera le prix le moins cher, lorsqu'ils commandent un produit qui sera fabriqué, emballé, stocké et expédié par des femmes et des hommes qui aimeraient eux aussi être mieux payé ?
Il est plus facile que jamais de mettre la planète entière en concurrence, et de trouver des travailleurs pauvres qui accepteront toujours de travailler pour moins cher encore que le travailleur pauvre voisin, et puisque le droit du travail est un obstacle, il est même possible désormais de convaincre des travailleurs de s'inscrire avec le sourire sur des plateformes pour y proposer leur travail sans avoir à signer de contrat de travail. Ca vaut pour Uber, mais ça vaut aussi pour bien d'autres plateformes d'intermédiation. Google Play et l'App Store comptent chacun environ 1,5 millions d'applications. Mais combien de best-sellers parmi elles ? Dans la course aux mines d'or, celui qui fait fortune est toujours le vendeur de pioches et de tamis, jamais ou très rarement ceux qui font la course.
Source : numerama.com |
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